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  >  Blog   >  Actualités   >  CEMAC : pourquoi change-t-elle ses billets de banque ?

La CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), créée en 1994, est une organisation sous-régionale regroupant 6 pays d’Afrique centrale : Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, la République centrafricaine et le Tchad. Son rôle est de « développer un espace intégré et d’y promouvoir un développement harmonieux ». La BEAC (Banque des États d’Afrique centrale, elle, a pour mission de « définir et de conduire la politique monétaire de la CEMAC ».

Après 20 ans, sans changement de gamme de billets, la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), renouvelle sa gamme. La zone verra entrer en circulation de nouveaux billets de banque à partir du 15 décembre d’après une décision du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC).

Les billets de la gamme 1992, encore en circulation, seront retirés à compter du 1er mars 2023. Du 1er mars au 31 mai 2023, ces derniers pourront être échangés aux guichets des banques commerciales et ceux de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).

De début juin 2023 au 31 mai 2024, ces billets seront échangés uniquement aux guichets de la banque centrale, les échanges seront arrêtés le 1er juin 2024. À compter de cette date, les billets de la gamme de 2002 seront retirés progressivement et à mesure de leur retour aux guichets de la BEAC à partir du 1er janvier 2024, indique le communiqué de l’UMAC.

L’histoire de la monnaie en Afrique centrale (CEMAC)

L’Organisation monétaire de l’Afrique centrale est calquée sur l’histoire politique des pays membres et trouve donc son origine dans la période coloniale. 

L’émission monétaire dans la sous-région remontent à 1920, lorsque le gouvernement colonial s’est étendu à l’Afrique Équatoriale Française, qui comprenait le Congo, l’Oubangui Chari, le Gabon et le Tchad, puis le Cameroun. 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Afrique a représenté la majeure partie du territoire de la France libre, et de ses symboles français comme la devise de la République française, le coq et l’acronyme « RF »… représentés sur ses monnaies jusqu’en 1944. 

En 1946, l’ancien empire colonial français est réorganisé en union monétaire sous différentes appellations : départements d’outre-mer, territoires d’outre-mer, territoires sous tutelle…

L’émission monétaire de la sous-région remonter en 1920 avec l’extension de l’Administration Coloniale à l’Afrique Equatoriale Française constituée du Congo, de l’Oubangui Chari, du Gabon et du Tchad, puis du Cameroun. Quelques temps avant les indépendances (1959), l’Institut d’Emission sera remplacé par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique Equatoriale et du Cameroun (B.C.E.A.E.C.).

22 novembre 1972 : date-clé POUR LA cemac

Le 22 novembre 1972, les Conventions de Coopération Financière entre les pays de la sous-région d’une part et entre eux et la France d’autre part sont signés à Brazzaville. Le franc CFA (devenu Coopération Financière en Afrique) naît et la Banque des États de l’Afrique centrale (B.E.A.C) est créée pour remplacer la B.C.E.A.E.C, et le franc CFA “F. CFA” a été émis en Afrique centrale, et sa convertibilité externe était contrôlée par le Garantie du ministère français des Finances.

Le 22 novembre 1972, furent signées à Brazzaville, les Conventions de Coopération Financière entre les Etats de la sous-région d’une part, et entre ceux-ci et la France, d’autre part. Le franc CFA, désormais franc de la Coopération Financière en Afrique, vît le jour, et la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (B.E.A.C). Sa convertibilité extérieure est garantie par le Trésor français. 

Qu'est-ce que cela signifie ?

Jusqu’à présent, c’est la France qui gère la monnaie de 14 de ses anciennes colonies en Afrique. La politique monétaire de ces derniers est sous la tutelle du ministère français des Finances. C’est le Trésor français qui fixe le taux de change en euros du francs CFA.

Cela signifie que ces pays ne maitrise pas le cours de leur monnaie.

 Par ailleurs, ils sont dans l’obligation les banques centrales a déposé 50% de leurs réserves de change à la Banque de France. Billets et pièces sont façonnés et imprimés en France.

Certains mentionneraient cet avantages suivant : une stabilité économique et monétaire avec une inflation plutôt maîtrisée. 

Cependant, d’autres présenteraient des inconvénients importants dont la dépendance monétaire. Le dépôt des réserves de change priverait les pays de liquidités (monnaie disponible immédiatement).

Les dernières gammes de billets en Afrique centrale

Avec la gamme « 92 », la BEAC a voulu saisir l’occasion de son vingtième anniversaire pour se mettre au diapason de l’évolution technologique fiduciaire, en renforçant les signes de sécurité tant au niveau du papier qu’au niveau des techniques d’impression des billets émis dans le souci de lutter contre le phénomène de la contrefaçon et du faux monnayage.

C’est également à cette occasion que le Conseil d’Administration a arrêté le principe de billets identiques, sans effigie et sans face personnalisée, traduisant la volonté de l’intégration sous-régionale des Etats membres.

Billet 1992 CEMAC

La création des billets de la gamme 2002 répondait alors à plusieurs préoccupations. 

    • Historiques : l’année 2002 marquant le trentenaire des Accords de Brazzaville, la BEAC a voulu célébrer l’événement par le démarrage de la conception de nouvelles coupures prévues pour être mises en circulation dès le premier semestre 2003.

    • Techniques et financières : la BEAC a souhaité réduire les formats de ses billets et bénéficier de l’amélioration de leurs caractéristiques techniques pour atteindre le niveau des nouveaux standards européens.

    • Sécuritaires : il était devenu indispensable pour la BEAC de se mettre régulièrement au diapason des dernières innovations technologiques en matière de fabrication des billets afin d’éviter d’exposer ses signes monétaires aux faussaires.

Billet 5000Francs CFA CEMAC
Credit photo : Abacor

Les nouvelles coupures seront présentées à l’occasion du cinquantenaire de la BEAC.